Soixante ans après sa mort, la vie de Colette reste un modèle. Modèle de liberté, de volonté et d'affranchissement. Pas de vains mots pour la reine de l'autofiction mais une réalité que narre ici avec talent l'un de ses meilleurs connaisseurs, Gérard Bonal.
Colette (1873-1954) a donné à l'autofiction ses lettres de noblesse, raconté sa vie sans cesse et à toutes les occasions, se réinventant en créatrice de produits de beauté à son nom, ou improvisant comme il lui chantait. A l'aune de nos vies contemporaines, celle de Colette figure sans nul doute l'avant-garde. Dans cette nouvelle biographie, l'auteur a pris le parti de montrer combien sa vie, suite de scandales, de coups de force, de traits d'audace aussi bien littéraires que personnels dessinait une trajectoire volontaire. Cette cohérence est d'autant plus évidente que Gérard Bonal a voulu écrire cette biographie comme un récit – presque un roman avec ses épisodes dramatiques, ses ruptures amoureuses, ses succès professionnels : dés les années 20, Colette figure au sommet des auteurs à succès. Un roman où tout est vrai et qui s'inscrit fortement dans le contexte français : la province de la fin du XIXème siècle, la Belle Epoque, la Première Guerre mondiale, le crash de 1929, l'Occupation...
A l'appui de cette thèse, la rigueur des informations puisées aux meilleures sources (correspondances inédites retrouvées qui révèlent des aspects jusque-là inconnus, témoignages inédit des contemporains...), vérifiées et croisées à quarante années de recherches colettiennes ( on peut en effet dater de 1973, année du centenaire de la naissance de l'écrivain, l'intérêt de l'université pour Colette). Des recherches parfois désordonnées, en tout cas géographiquement dispersées en France, aux Etats-Unis, en Australie, et qu'il convenait de remettre en perspective. Ainsi sont revisités et réévalués les grands thèmes colettiens : la mère, les bêtes, l'amour, l'homosexualité tandis que l'on découvre, qu'avant tout le monde, l'écrivaine s'est interrogée sur le genre... Un travail neuf et vif qui révèle, soixante ans après sa mort, une Colette sinon inconnue, du moins plus secrète, plus brutale, plus vraie, plus contemporaine que celle qu'a fabriqué l'imagerie pieuse de " la bonne dame du Palais-Royal " et que le monde entier vient visiter à l'instar d'Audrey Hepburn ou Truman Capote. Mais au final combien est plus intéressante cette femme forte et qui ne dépendait que d'elle seule.
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