Dans la leçon inaugurale de cette chaire, on avait postulé la possibilité de lier la recherche à l'imaginaire du chercheur. On a souhaité, cette année, explorer un imaginaire particulier : non pas toutes les formes de "vivre ensemble" (sociétés, phalanstères, familles, couples), mais principalement le "vivre ensemble" de groupes très restreints, dans lesquels la cohabitation n'exclut pas la liberté individuelle ; s'inspirant de certains modèles religieux, notamment athonites, on a appelé cet imaginaire fantasme d'idiorrythmie. Beaucoup de matériaux qui ont servi au cours ont donc été empruntés au monachisme oriental, le corpus proprement dit restant cependant littéraire. Ce corpus a réuni (d'une façon évidemment arbitraire) quelques œuvres documentaires ou romanesques, dans lesquelles la vie quotidienne du sujet ou du groupe est liée à un espace typique : la chambre solitaire (A. Gide, La Séquestrée de Poitiers) ; le repaire (D. Defoe, Robinson Crusoé) ; le désert (Pallade, Histoire lausiaque) ; le grand hôtel (Th. Mann, La Montagne magique) ; l'immeuble bourgeois (Zola, Pot-Bouille).
R. B.
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