Une formidable démonstration de persévérance.
Parti de Boston le 24 avril 1895, Joshua Slocum revint le 27 juin 1898 après avoir fait une circumnavigation à la voile en solitaire sur le Spray. Il est le premier navigateur à avoir effectué tout seul un tour du monde à la voile. Cet ouvrage est le journal de bord de cette aventure de plus de trois années et de près de quarante-six mille milles, illustré par des cartes.
Un récit saisissant retraçant les joies et les aléas auxquels sont confrontés les marins en mer.
EXTRAIT
Un jour de l’hiver 1892, à Boston, où le vieil océan m’a rejeté, si je puis dire, depuis un an ou deux, je me demande si je dois à nouveau solliciter un commandement, pour pouvoir me nourrir, ou aller travailler aux chantiers navals, quand je rencontre une vieille connaissance, un capitaine baleinier, qui me dit : « Venez à Fairhaven et je vous donnerai un navire. Mais, ajouta-t-il, il a besoin d’être réparé. »
Les conditions du capitaine, après explication, me conviennent tout à fait. Elles comprennent toute l’assistance nécessaire pour remettre l’embarcation en état de naviguer. Je suis ravi d’accepter, car je me suis rendu compte que je ne peux pas obtenir de travail aux chantiers navals sans payer d’abord cinquante dollars à une association, et quant au commandement, il n’y a pas assez de navires en partance. Presque tous nos grands navires ont été démâtés pour en faire des barges à charbon, et ils sont ignominieusement tirés par le nez de port en port, alors que de nombreux capitaines valeureux doivent avoir recours à l’Abri du Marin, les foyers des gens de mer.
Le jour suivant, je débarque à Fairhaven, en face de New Bedford, et je me rends compte que mon ami s’est en quelque sorte joué de moi. Pendant sept ans, il a lui-même été l’objet de la farce. Le navire est un très vieux sloop appelé Spray dont les voisins disent qu’il a été construit en l’An 1. Il a été affectueusement installé sur des bers, au milieu d’un champ, à quelques distances de l’eau, et recouvert d’une grosse toile. Les gens de Fairhaven, j’ai à peine besoin de le dire, sont économes et observateurs. Ils se demandaient depuis sept ans ce que le capitaine Eben Pierce allait bien pouvoir faire avec le vieux Spray. Lorsque j’arrive, les commérages se renforcent : enfin, quelqu’un est venu restaurer la vieille carcasse de Spray.
« — Vous le détruisez, n’est-ce pas ?
— Non, je vais le reconstruire ».
A PROPOS DE L’AUTEUR
Joshua Slocum (1844-1909) descend d’une longue lignée de navigateurs canadiens. Il effectue son premier voyage au long cours à bord d’un bateau transport de bois, et dès lors naviguera comme marin au commerce et les embarquements s’ensuivront. Il devient armateur, puis ruiné par le naufrage de son navire, il construit la Liberdade avec le bois de l’épave. En 1892, il découvre sur la côte est des États-Unis, le Spray, un sloop de onze mètres abandonné dans un champ. Il va le remettre en état et l’améliorer. En 1899, il publie le récit de son tour du monde qui devient rapidement un succès de librairie. En novembre, âgé de 65 ans, il appareille sur le Spray de Bristol pour une longue croisière qui devait l'amener jusqu'à l’Orénoque. On ne le reverra plus. Il disparaît dans le triangle des Bermudes.
Parti de Boston le 24 avril 1895, Joshua Slocum revint le 27 juin 1898 après avoir fait une circumnavigation à la voile en solitaire sur le Spray. Il est le premier navigateur à avoir effectué tout seul un tour du monde à la voile. Cet ouvrage est le journal de bord de cette aventure de plus de trois années et de près de quarante-six mille milles, illustré par des cartes.
Un récit saisissant retraçant les joies et les aléas auxquels sont confrontés les marins en mer.
EXTRAIT
Un jour de l’hiver 1892, à Boston, où le vieil océan m’a rejeté, si je puis dire, depuis un an ou deux, je me demande si je dois à nouveau solliciter un commandement, pour pouvoir me nourrir, ou aller travailler aux chantiers navals, quand je rencontre une vieille connaissance, un capitaine baleinier, qui me dit : « Venez à Fairhaven et je vous donnerai un navire. Mais, ajouta-t-il, il a besoin d’être réparé. »
Les conditions du capitaine, après explication, me conviennent tout à fait. Elles comprennent toute l’assistance nécessaire pour remettre l’embarcation en état de naviguer. Je suis ravi d’accepter, car je me suis rendu compte que je ne peux pas obtenir de travail aux chantiers navals sans payer d’abord cinquante dollars à une association, et quant au commandement, il n’y a pas assez de navires en partance. Presque tous nos grands navires ont été démâtés pour en faire des barges à charbon, et ils sont ignominieusement tirés par le nez de port en port, alors que de nombreux capitaines valeureux doivent avoir recours à l’Abri du Marin, les foyers des gens de mer.
Le jour suivant, je débarque à Fairhaven, en face de New Bedford, et je me rends compte que mon ami s’est en quelque sorte joué de moi. Pendant sept ans, il a lui-même été l’objet de la farce. Le navire est un très vieux sloop appelé Spray dont les voisins disent qu’il a été construit en l’An 1. Il a été affectueusement installé sur des bers, au milieu d’un champ, à quelques distances de l’eau, et recouvert d’une grosse toile. Les gens de Fairhaven, j’ai à peine besoin de le dire, sont économes et observateurs. Ils se demandaient depuis sept ans ce que le capitaine Eben Pierce allait bien pouvoir faire avec le vieux Spray. Lorsque j’arrive, les commérages se renforcent : enfin, quelqu’un est venu restaurer la vieille carcasse de Spray.
« — Vous le détruisez, n’est-ce pas ?
— Non, je vais le reconstruire ».
A PROPOS DE L’AUTEUR
Joshua Slocum (1844-1909) descend d’une longue lignée de navigateurs canadiens. Il effectue son premier voyage au long cours à bord d’un bateau transport de bois, et dès lors naviguera comme marin au commerce et les embarquements s’ensuivront. Il devient armateur, puis ruiné par le naufrage de son navire, il construit la Liberdade avec le bois de l’épave. En 1892, il découvre sur la côte est des États-Unis, le Spray, un sloop de onze mètres abandonné dans un champ. Il va le remettre en état et l’améliorer. En 1899, il publie le récit de son tour du monde qui devient rapidement un succès de librairie. En novembre, âgé de 65 ans, il appareille sur le Spray de Bristol pour une longue croisière qui devait l'amener jusqu'à l’Orénoque. On ne le reverra plus. Il disparaît dans le triangle des Bermudes.